Page 9 - AÉRONAUTIQUE DES ÉTATS D'AMÉRIQUES
P. 9
9
Cependant, certains visionnaires travaillent avec acharnement pour
développer l’aviation, comme le général français Pierre Roques, père de
l’aviation militaire française qui s’exprime dans ces termes : « Les
aéroplanes sont aussi indispensables aux Armées que les canons et les
fusils.
C’est une vérité qu’il faut accepter de bon gré, sous peine d’avoir à la subir
de force.
Pendant ce conflit, la contribution de l’aviation militaire facilite le passage
de l’aéronautique du stade artisanal à celui de la production en série. Les
avions de deuxième génération ont permis aux exploitants de l’après-
guerre d’investir dans les domaines industriels et commerciaux,
notamment dans le transport aérien des passagers, postal et du fret.
Par exemple pour les ailes françaises,
prenons l’avion Breguet XIV qui
commence à voler en novembre 1916, il
sera produit massivement, en 1917, 8
000 seront fabriqués et vendus dans
quinze pays incluant les États-Unis et
seront en service pendant plus de dix
ans avec une réputation mondiale,
gratifiant l’industrie aéronautique de la
France. La France, en 1918, possède la première industrie aéronautique
au monde, elle avait fabriqué un total de 52 000 avions et 90 000 moteurs
d'avions et comptait dans ses rangs, 45 000 aviateurs et aéronautes.
Pendant la guerre de 14/18,16 000 pilotes seraient sortis des écoles en
France après une formation accélérée.
Les pays belligérants avaient fabriqué 8 177 000 avions au final de 1918.
À la fin du conflit, on dispose déjà de nombreux appareils : l’Angleterre
aligne près de 22 000 avions, la France 12 000, l’Italie 6 000 et l’Allemagne
environ 15 000.
En conséquence, les pays qui ont participé à la guerre profiteront de leurs
arsenaux d’avions pour s’inviter à la table des négociations des pays
d’Amérique et ailleurs pour vendre leurs avions et former des pilotes avec
évidemment la pratique du trafic d’influence ou du lobbying.
À la même époque, en Amérique Centrale et du Sud, l'aviation était à ses
balbutiements, mais déjà certains précurseurs se sont distingués comme
Santos-Dumont et bien d’autres moins connus.